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Le Parlement a adopté le 28 février 2019 le tant attendu Code des sociétés et des associations (ci-après « CSA »). Cette adoption est l’issue d’une saga législative – mais également politique – qui aura duré plusieurs mois.
Le texte, décrié à diverses reprises par le Conseil d’État, a fait l’objet de plus de 500 amendements déposés et a subi plusieurs revers, le plus important étant l’incertitude liée à la démission du gouvernement en décembre 2018.
La courte majorité obtenue (seulement 68 voix pour sur les 117 votes exprimés) ainsi que les nombreux désaccords et critiques entendus jeudi dernier lors de la discussion en séance plénière montrent une absence de consensus à tout le moins surprenante pour une réforme aussi cruciale.
La modernisation de notre droit des sociétés était en effet devenue une nécessité pour les dirigeants et actionnaires de PME qui demandaient depuis longtemps plus de flexibilité et plus de compétitivité.
Deminor se réjouit dès lors de l’adoption du CSA en lieu et place du Code des sociétés de 1999 dont certaines dispositions avaient fait leur temps.
À cet égard, beaucoup de changements sont attendus pour les sociétés belges, et notamment les nouveautés suivantes :
Les dirigeants et actionnaires de PME demandaient depuis longtemps plus de flexibilité et plus de compétitivité.
La réforme comporte toutefois un point d’ombre particulièrement dangereux, à savoir l’abandon du principe d’égalité actionnariale « one share, one vote ». Ce principe était jusqu’ici un élément clef du droit belge des sociétés.
Deminor s’est fortement opposée à toute atteinte à la démocratie actionnariale et avait d’ailleurs adressé, le 15 octobre 2018, une lettre ouverte au Ministre de la Justice, au Président du Parlement et au Président de la Commission parlementaire compétente (vous pouvez lire cette lettre ouverte ici). À cette occasion, Deminor avait reçu le soutien de l’International Corporate Governance Network (ICGN) et d’Eumedion, des organisations regroupant des investisseurs institutionnels représentant ensemble près de $ 40.000 milliards d’actifs sous gestion.
L’objection de Deminor portait précisément sur la possibilité pour les sociétés cotées d’intégrer dans leurs statuts le principe du droit de vote double à une majorité des deux tiers, par exception aux trois quarts exigés pour toute autre modification des statuts.
En outre, le texte initial du projet de loi comportait une disposition transitoire selon laquelle, pendant les premiers mois qui suivraient l’entrée en vigueur du CSA, les sociétés cotées pourraient adopter le droit de vote double à une majorité simple de 50 %.
Si Deminor a fort heureusement obtenu la suppression de la mesure transitoire, il n’en reste pas moins que le seuil des deux tiers – maintenu dans le texte de loi adopté – ainsi que le principe même du droit de vote double portent gravement atteinte aux droits des actionnaires minoritaires et autorisent l’actionnaire majoritaire à augmenter son pouvoir de contrôle sans injecter de fonds supplémentaires et donc sans porter les risques qui résultent de cette position.
Cela est d’autant plus regrettable qu’un premier amendement avait été déposé en octobre 2018 pour ramener la majorité nécessaire à 75 % afin d’éviter toute discrimination vis-à-vis des sociétés non cotées et des autres modifications des statuts. Cet amendement, proposé par le groupe cdH, avait été adopté en première lecture par la Commission parlementaire compétente. Par la suite, le cabinet du Ministre Geens avait déclaré qu’il s’agissait là d’une erreur matérielle et l’amendement avait adroitement disparu du texte adopté en deuxième lecture.
Curieusement, lorsque le même amendement a été déposé en séance plénière par la NV-A le 20 février 2019, il a été rejeté par tous les autres groupes politiques, y compris par le cdH qui avançait pourtant, à l’appui de son amendement similaire, que « l’introduction [du droit de vote double] au sein d’une société existante est de nature à déstabiliser les équilibres sociétaires existants et à défavoriser les actionnaires minoritaires » et qu’il était dès lors « important que cette introduction se fasse, pour toute société existante, avec une super-majorité de 75 % et non avec une majorité des deux tiers ».
Il est regrettable que ces enjeux et marchandages purement politiques aient eu tant d’influence sur l’adoption de dispositions qui impacteront certainement notre économie dans les années à venir. Restons toutefois positifs : Deminor se réjouit de l’aboutissement de cette réforme dont l’importance et l’utilité ne font aucun doute.
Avec le droit de vote double, on autorise certains actionnaires à augmenter leur contrôle sur la société sans porter les risques qui résultent de cette position.
Le CSA entrera graduellement en vigueur sur une période de plus de quatre ans :
À partir du 1er mai 2019, les sociétés qui le souhaitent ont cependant la faculté de modifier leurs statuts et d’appliquer anticipativement toutes les dispositions du CSA.
Il est dès lors possible que certaines sociétés cotées convoquent déjà cette année une AG extraordinaire dans le but d’adapter leurs statuts au CSA et, dans la foulée, de tenter d’y intégrer le principe du droit de vote double.
Il conviendra en tout état de cause de tenir à l’œil les AG des sociétés cotées dans les mois et années à venir.
Ayant été soutenue dans ses démarches par l’ICGN et par Eumedion, représentant des investisseurs institutionnels du monde entier, Deminor ne manquera pas de soutenir toute démarche visant à empêcher la mise en œuvre d’une telle mesure. Nous invitons d’ailleurs les sociétés qui souhaitent instaurer le droit de vote double de loyauté à entamer un dialogue avec leurs actionnaires. Rien n’interdit en effet de prévoir des modalités plus favorables pour les actionnaires minoritaires, comme celles qui ont été proposées dans certains amendements rejetés.
Pour tout renseignement sur le droit de vote double, la réforme du droit des sociétés ou votre transition vers le nouveau régime, n’hésitez pas à contacter Stéphanie Abiraad.
Deminor Litigation Funding
Deminor Litigation Funding aide les entreprises et les investisseurs à monétiser leurs recours en justice. Avec des bureaux à Bruxelles, Hambourg, Hong Kong, Londres, Luxembourg, Madrid, Milan, New York et Stockholm, Deminor a financé des procédures dans 21 juridictions différentes, obtenant des recouvrements positifs pour ses clients dans plus de 80 % des cas. Deminor Litigation Funding est considérée comme mondialement comme l’une des entreprises de premier plan dans le domaine du financement de litiges.
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Dups, ou deminor pour les start-ups, offre aux start-ups et scale-ups un accompagnement « triple play » lors de la levée de fonds. Avec les experts de dups, les entrepreneurs peuvent déterminer la valeur de leur entreprise, consolider leur business plan et négocier la meilleure transaction possible sur le plan financier, juridique ainsi que la gouvernance d’entreprise.
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